Extraits du journal intime de la Pumpkin Mama

Mardi 1er août

Serait-ce une délicate odeur d’épices qui, depuis quelques jours, embaume progressivement mes narines ?
Serait-ce une hallucination, un signe ou une simple coïncidence ?
Je dois me ressaisir et arrêter de prendre mes rêves pour des réalités.


Jeudi 3 août

Une récente grisaille s’est installée dans le ciel. Elle s’est accompagnée d’une fraîcheur réconfortante qui me redonne du souffle.
Je ne saurais l’expliquer avec précision mais j’ai la sensation que des forces supérieures sont à l’œuvre pour m’apporter toute la douceur dont j’ai tant besoin.
Ça me plaît de croire en des choses qui me dépassent.


Samedi 5 août

Les gens qui témoignent dans les médias sont dévastés. Le mauvais temps semble déterminé à élire domicile, bâillonnant toutes activités estivales. Mes amis attendaient impatiemment leurs vacances pour enfin sentir la chaleur traverser leur peau, transpercer leurs os. Ils pensaient avec envie à la morsure du soleil comme on se délecte du souvenir de ses premiers baisers.

Je me rends compte que rien ne me vient à l’esprit.

Ai-je ne serait-ce qu’un jour été amoureuse de quelqu’un ?


Mercredi 9 août

Cet après-midi, j’ai enfilé mon gilet ocre, me suis préparé un thé brûlant, et me suis posée dans le fauteuil de mon bureau. J’ai tourné la tête en direction de la fenêtre.

Dehors, les nuages, épais, protecteurs, prêts à en découdre avec le moindre rayon de lumière trop vif.
Dehors, la végétation qui se ragaillardit d’heure en heure, luxuriante, grasse, comme dans un dernier élan de vie.

J’ai souri. Je me suis sentie complice, heureuse, ancrée.

Mais combien de temps cela va-t-il encore durer ?
Quand est-ce que le feu des plantes prendra sa revanche sur le feu du soleil en dorant leurs parures ?


Vendredi 11 août

Les orages déchirent le ciel. Le tonnerre fait vibrer les murs. Je sens monter en moi autant de peur que de fascination. Je suis captivée par ce spectacle. Les bourrasques font bouger les arbres dans une danse macabre. Ils sont sur le point de se mettre en mouvement et de s’écraser sur l’humanité.
J’attends de les voir tout détruire sur leur passage.

C’est sans appel.

Les gens doivent absolument rentrer chez eux, retrouver la chaleur de leur foyer.
Ont-ils compris cette mise en garde ?


Samedi 12 août

Le tumulte s’est évanoui, remplacé par une apaisante bruine. Je m’efforce de feindre une certaine émotion lorsque je discute avec mes proches au téléphone. J’essaye de leur montrer que je suis tout aussi affectée qu’eux par les derniers événements.
D’une certaine manière, j’ai aussi été chamboulée. J’ai surpris à deux reprises les flammes rougeoyantes de bougies que je n’avais pas souvenir d’avoir allumées.
Est-ce que ma mémoire à court terme commence également à me faire défaut ?
Quiconque lirait ce journal penserait que je sombre doucement dans la folie.
Mais je me dois d’être honnête. Je commence sérieusement à m’interroger… Pourrais-je avoir un quelconque rapport avec cette météo détraquée ?


Lundi 14 août

Une trace est apparue au niveau de la base de mon annulaire, comme si une bague trop petite s’était incrustée dans ma peau après avoir empêché le sang de circuler à cet endroit. Je suis inquiète. Je suis seule dans ce manoir. Je me lève, je vis, je respire, je marche et je m’endors seule. Personne n’aurait pu me faire ça.
Aurais-je des absences me faisant faire des choses incongrues ? Serait-ce mon subconscient qui essaye de me faire passer un message ?
N’est-ce pas de mauvais goût ?


Mercredi 16 août

Des choses de plus en plus étranges apparaissent. Tout particulièrement les corbeaux. Ils sont chaque jour plus nombreux que la veille. Ils s’agglutinent dans mon jardin et patientent de longues heures, dirigeant instantanément leur regard noir vers moi dès que je m’approche des fenêtres. Leurs croassements s’unissent dans une litanie hypnotique.
Leur présence me rassure et me remplit de tendresse.


Jeudi 17 août

Pourquoi est-ce que je sens à nouveau mon cœur s’alourdir alors que tant de petites joies sont venues égayer mon quotidien ?

Il manque quelque chose.

Puis cette impression… Celle d’être à côté de mon corps, spectatrice de ma vie, me voyant déambuler d’un point à un autre, sans vraiment comprendre pour quelle raison.


Vendredi 18 août

Aujourd’hui, dans la forêt, j’ai cru voir passer un homme avec une citrouille plantée à la place de la tête. Il ne m’a fallu qu’un bref instant pour me mettre à courir à sa suite. Je voulais le voir de plus près. Je voulais lui parler, l’inviter à boire un café. J’étais convaincue qu’il avait plein de choses à me faire découvrir.

Pourquoi me suis-je élancée tête baissée vers cet inconnu ?
J’ai été inconsciente.
En écrivant ces mots, je me rends compte du danger de la situation.

Lorsqu’en rentrant j’ai repris le contrôle de mes pensées, j’ai scrupuleusement verrouillé toutes les portes et les fenêtres du manoir. J’ai même prévenu mes amis de ce qu’il s’était passé.
Il est hors de question de me terrer dans le silence et de m’isoler davantage. J’ai peur de ce que je vois et de mes réactions.
Pourtant, aucun de mes proches n’a semblé soucieux, outre mesure, de mon histoire.
Pourquoi ?


Dimanche 20 août

A présent, tout me semble clair.
J’ai disparu pendant de très nombreux mois.

Cette nuit, il est venu me visiter en songe.
Jack, l’esprit de l’Automne, ma chère moitié.
Il m’a intimé de sortir de cette illusion que j’avais créée de toutes pièces et dans laquelle je m’étais plongée.

Il a pris le temps de me raconter notre amour, notre union, notre pacte, et notre Automne.
Il était l’essence, j’étais l’existence.
Il me rappela le fardeau que je devais porter pour deux en étant un être de chair et de sang sur cette planète. Je devais éprouver les émotions de ces petits êtres de lumière et d’ombre qui foulaient la Terre. Leurs sentiments étaient si tortueux et parfois si douloureux qu’il était facile de se perdre. De telle sorte que je m’étais dissimulée derrière un pantin portant mes traits, afin d’y trouver le temps nécessaire pour me protéger et guérir des peines que j’avais pu ressentir avec ce corps mortel.
Mais j’étais restée trop longtemps cachée. Je hurlais qu’on vienne m’aider à récupérer ma vie, tout en déversant les derniers pouvoirs qu’il me restait.
Je voulais retrouver mon pays d’octobre, mes gens de cannelle et mes citrouilles.

Ce déferlement silencieux avait provoqué l’arrivée prématurée et violente de l’Automne.

Ce qui m’avait paru grotesque ne l’était plus. J’étais responsable des aléas de ces dernières semaines. Tous ces petits êtres de lumière n’avaient pas tort lorsqu’ils me suppliaient de les laisser profiter encore un peu de l’été. J’avais bel et bien une influence sur les éléments.

Une partie de moi se réjouissait de la tournure qu’avaient pris les événements.

Au plus profond de mon être, je souhaitais que l’Automne fasse sombrer ces petits êtres de lumière dans le paradoxe de cette saison aussi chaleureuse que frissonnante. Je voulais de la destruction et de nouveaux départs, du réconfort et de l’horreur. Je voulais le chaos. Je voulais vibrer à nouveau, sortir de cette léthargie suffocante et moite de l’été. Je voulais l’équilibre que seul l’Automne est capable de donner dans son intraitable impartialité. C’était le monde du milieu, celui qui communique avec tous les autres. Celui de la symbiose entre la lumière et l’ombre. Le monde des mondes. Le début et la fin.

Je voulais rentrer à la maison, et plus rien ne m’en empêchait.

La brume s’est dissipée. Je suis en route.
Mes fidèles ombres, mes citrouilles, m’attendent.
Il est temps que même les petits êtres de lumière sombrent avec nous dans…



Le Pumpkin Autumn Challenge




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Il revient le 3 septembre.
Je vous embrasse mes Citrouilles.
Votre Pumpkin Mama.
🧡


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18 Replies to “Extraits du journal intime de la Pumpkin Mama”

  • OK. J’ai eu des frissons en arrivant à la fin. Magnifique teaser. J’adore ! C’est très bien écrit et beaucoup de phases me parlent. Bravo Guimy ❤

  • C’est doux, c’est spooky, bref c’est tout Guimy 🧡. Merci pour ce magnifique teaser madame c’est si bien écrit, si immersif et ça touche en plein cœur tant ça me parle !
    J’attendais déjà l’automne de pied ferme, mais après avoir lu ceci, l’excitation est à son paroxysme !
    Merci d’être toujours toi Guimy, c’est comme ça qu’on t’aime et qu’on aime le PAC 🧡.

  • Quelle bonne lecture au réveil du dimanche précédant ma rentrée..! C’est très agréable et j’attends le mois de septembre avec impatience 🥰

    • Roowwwww quelle aventure ! Une avant-goût de tous les diables !
      Je ne suis pas pressée d’être à la rentrée mais j’ai tellement hâte de découvrir cette nouvelle carte ! Miam miam !

  • C’est d’une beauté tu écris si bien, j’étais complètement dans l’histoire. J’ai hâte d’être en Septembre surtout que le 3 c’est mon anniversaire 🤭 🎃🍁

  • Superbe journal intime qui nous met tout de suite dans l’ambiance du PAC et de l’automne, je suis tellement content de son retour et merci, Guimause, d’être toujours présente pour nous faire aimé encore plus la lecture.

  • J’adore !
    J’ai eu les larmes aux yeux tellement c’est beau et maintenant je suis encore plus impatiente. Vivement septembre et merci !

  • Rooooh c’était trooop cool!! Merci pour ce moment! J’apprécie et je profite, pour la 1ere fois de ma vie, de la chaleur du sud ouest car depuis juin nous avons une piscine enterrée alors j’alterne piscine, terrasse/lecture. Le bonheur. Mais j’entends ton appel, je me prépare doucement à te rejoindre. À bientôt.

  • Jadooore ! C’est tellement bien écrit, le rythme m’a entraîné du début à la fin 😍 tellement impatiente de reprendre le pumpkin autumn challenge 🍂 mon moment préféré et tellement cocooning 🧡

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